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Lectures
8 août 2012

Chronique de la dérive douce

dany

« Chronique de la dérive douce »

LAFERRIERE Dany

(Grasset)

 

Roman tout plein de cette lumière qui naît des mots, des phrases si dépouillées qui sont la marque de fabrique de Laferrière. Une œuvre sans aucun doute biographique. L’installation du jeune Dany à Montréal. Les premiers pas dans la cité. La survie. Les premiers petits boulots.

« Chacun muré dans son univers. J’ai quitté une capitale de bavards invétérés pour tomber dans une ville de mordus du silence où les gens préfèrent regarder la télévision plutôt que de s’adresser à leur voisin. La distance qui les sépare semble parfois infranchissable et cela se reflète dans cette agitation pour esquiver le regard de l’autre. »

Ce roman-là, comme tant d’autres romans de Dany Laferrière, se savoure en lisant de nombreux passages à haute voix. Donc en jouant au jeu des citations.

« Dans cette usine située

à la sortie de la ville,

où le recrutement se fait

de bouche à oreille

avec une préférence

pour les sans-papiers,

la loi ne pénètre pas.

La lumière du jour

non plus. »

Mots abrupts. Phrases abruptes. Que le Lecteur trace et retrace encore sur la feuille virtuelle de ses espaces virtuels.

« Prenons juste un moment

pour essayer de comprendre

pourquoi il faut aller travailler.

Je viens de perdre mon temps

car quelle que soit la réponse,

je dois me rendre au boulot dans

moins d’une heure….

Le temps

est

plus impitoyable

qu’un tigre.

Il nous lacère

de l’intérieur. »

Loin, si loin de nos littératures convenues, de nos littératures consensuelles, de nos littératures aseptisées.

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