Un lac immense et blanc

"Un lac immense et blanc"

Michèle LESBRE

(Sabine Wespieser)

 L'hiver. La neige sur Paris et son jardin des Plantes. L'homme que croise la narratrice dans le bar où elle s'est arrêtée. Ferrare. Ferrara. L'afflux des souvenirs. Les temps déjà lointains des rêves insensés. Les illusions évaporées mais dont elle s'est obstinée à rechercher la trace. Et puis toujours, Ferrare, Ferrara. La silhouette de l'italien qu'elle attend sur le quai d'une gare. Le monde a-t-il a ce point changé qu'il soit méconnaissable? Le freux du jardin des Plantes semblent rire de tous les tourments de la narratrice.

"Le 21 août, les chars russes entraient dans Prague et fendaient la foule qui soutenait Dubcek. Quelques mois plus tard Jan Palach, de désespoir, s'immolait par le feu. Nous étions effondrés....Un an après les chars à Prague, c'était Woodstock, ce champ immense où étaient venus s'échouer tous les désirs. A l'automne, Kerouac mourait. Qu'allaient devenir la Beat Generation et ses clochards célestes... Et nous?"

Et nous? Avons-nous à ce point renoncé qu'il ne soit plus d'autre alternative que de nous enliser dans le conformisme? Voilà un beau roman. Un roman qui ne prétend pas bousculer à coups d'idées toute faites. Un roman qui évoque et interroge. Un roman qui exhume ce qui a pu survivre parmi les souvenirs et qui dessine les esquisses imparfaites de ce qui fut une vie. Le Lecteur en reste bouleversé.

Michèle Lesbre - Un lac immense et blanc